|
| Quelques figures jekanis du Mali
L’histoire de la famille Al Wali Ould El Fireck avec les Djinns
Ecrit par Mohamed Ould Sidi Mohamed
(son petit fils)
Al Wali Ould El Fireck était un riche négociant arabe de la tribu des Tejakanet qui vécut il y a environ 2siècles dans le grand Sahara qui s’étendait de Gleymime à Tombouctou. Il appartient à la fraction des Oulad Moussane et possédait un très grand troupeau de camelins, d’ovins et beaucoup d’esclaves pour la plupart achetés en pays mossi. Parmi ses servantes il y avait une jeune fille mossi, qu’il chérissait beaucoup et qui s’appelait Modjéré Al Wali. Elle était très belle. Ce riche négociant jekani entretenait une activité qu’il aimait beaucoup et qui lui rapportait beaucoup d’argent : le commerce de Sel. Il préparait chaque année le grand voyage qui le mène de Tombouctou à Taoudenni et Tindouf en passant par le légendaire et historique village d’Arawane où il restait quelques jours chez ses amis chérifs, les descendants du grand cheikh Sid Ahmed Agadda. Cette escale dans la zaouïa chérifienne lui permettait de se reposer et à ses nombreux serviteurs qui l’accompagnaient de préparer les provisions en herbes pour ses chameaux. Cette randonnée s’appelait l’akabar et comprenait entre 300 et 500 chameaux et quelques dizaines d’hommes aguerris qui affrontaient sans peur la rudesse du Sahara qu’ils connaissaient dans ses moindres recoins. Cet akabar transportait des céréales, du riz, du mil, du beurre de karité, du poisson séché, de la farine de baobab etc….et au retour il revenait chargé de barres de sel à raison de quatre barres de sel par chameau. Le sel est revendu sur le marché de Tombouctou et transporté par les commerçants peuls, sonrhaï et bambara vers les marchés de Mopti, Djenné, et plus au sud du Pays. Al Wali était très connu dans le Sahara pour sa bravoure, ses richesses, sa générosité légendaire et son habileté au tir. Au Sahara, personne n’osait s’attaquer à ses caravanes. Il était l’un des rares notables arabes qui possédait une arme à feu à plusieurs balles. Il était surtout connu pour sa maitrise parfaite du Coran des hadiths et des sciences occultes. Al Wali avait aussi une particularité : il était très pieux et ne regardait pas les femmes c'est-à-dire qu’il ne concentrait pas son regard sur une femme. Il ne les dévisageait pas, conformément aux recommandations de l’Islam, mais lorsqu’il sortait au grand Sahara il ne se préoccupait plus de cette disposition religieuse, car dans le grand désert il ne rencontrait point de femmes.
Un jour, au cours d’un de ses nombreux voyages, la caravane s’arrêta à un point d’eau pour se reposer et se rafraichir avant de continuer le voyage. Derrière un buisson où il s’apprêtait à s’assoir apparut soudain, une jeune femme voilée, d’une blancheur éclatante, et d’une beauté rare. Le regard de cette jeune femme est intense fort puissant et séduisant. Cette jeune femme portait un voile noir qui ne couvrait de son corps que ses jambes et son bassin. Toute la poitrine de la jeune femme et sa tête étaient découverts. Elle était très belle, avec un corps bien fait, une chevelure longue qui pendait jusqu’à ses genoux. A sa vue, la jeune femme fit semblant de se détourner et de repartir dans une autre direction. Al Wali surpris par cette découverte soudaine et cette beauté tenta de la retenir en lui demandant :
Assalamou Aleykoum ! D’où sors-tu madame dans ce grand espace inhabité ? Lui, Al Wali connaissait parfaitement la région et savait qu’il n’existant aucun campement dans les environs à plusieurs centaines de kilomètres. Seuls quelques rares chameliers y faisaient escale pour s’abreuver et se reposer.
Elle lui répondit timidement que son campement était en déplacement et devait bivouaquer à quelques kilomètres de cet endroit. Elle serait arrivée là pour se désaltérer au puits et prendre un bain, d’ailleurs elle s’apprêtait à regagner sa caravane.
Al Wali surpris par cette réponse lui proposa de la transporter vers son campement sur l’une de ses montures. La jeune femme accepta volontiers cette invitation. Alors Al Wali agréablement surpris par la vue de cette admirable personne cria à ses serviteurs d’apprêter une monture et de la seller afin qu’il aille lui-même ramener cette belle jeune femme à son campement. Les serviteurs attelèrent immédiatement un chameau. Il leur ordonna de préparer à manger en attendant qu’il revienne du campement de la jeune femme. L es serviteurs surpris à leur tour de découvrir en ce lieu perdu une si belle femme, n’en croyaient pas leurs yeux. Ils approchèrent l’animal harnaché auprès de leur maitre et repartirent. Au moment d’installer la jeune femme sur le dos de la monture une chose surprenante se passa. Le chameau sursautait et gambadait dans toutes les directions dès que la jeune femme tentait de s’approcher de lui. Il fallut tout l’habileté de l’homme pour maitriser l’animal et permettre à la femme de monter. Al Wali monta à son tour et le chameau s’ébranla en direction de la caravane de la femme. La jeune femme accroupie derrière, se colla au dos de l’homme. Elle se frotta à lui tout le long du chemin, entourant sa taille de ses bras, s’accrochant à lui en prétextant qu’elle avait peur des mouvements du chameau qui continuait à se cabrer et à s’affoler. Après deux heures de route, il arriva au lieu indiqué par la femme. Il n y avait rien. Aucune trace de caravane ou de campement. C’était le plein désert. Aucune âme ne vit là, pas même une herbe sèche. Il n y avait que le ciel, le soleil et l’immensité désertique qui s’étendait à l’infini. Al Wali tourna plusieurs fois cherchant à voir une trace de chameau, des traces de crottes d’animaux. Rien.
La jeune femme fit mine de pleurer et affirma qu’elle s’était trompée de route. Elle ne sait plus où se trouvait ses proches. Devant le malheur de la jeune femme Al Wali était étonné. Il ne savait plus ce qu’il devait faire. Il ne pouvait abandonner cette jeune femme ici en plein désert. Elle mourra certainement de faim et de soif. Sa caravane attendait avec ses compagnons et ses serviteurs. Il était partagé entre l’idée de garder avec lui une femme qui allait souffrir un long voyage, ou continuer à chercher une caravane qui n’a laissé aucune trace dans le sable brulant. Devant les sanglots de la femme, Al Wali lui proposa de continuer le chemin avec lui au Sahara, et qu’à son retour il cherchera et trouvera son campement en se renseignant auprès des autres campements du Sahara. La jeune femme accepta immédiatement et Ils rebroussèrent chemin. Arrivés au bivouac Al Wali fit le récit à ses compagnons et sa décision de garder la jeune femme avec lui jusqu’à leur retour de Tindouf. Les serviteurs construisirent un palanquin à la jeune femme et après avoir mangé et bu, la caravane reprit son voyage. Le voyage à Taoudenni dura 15 jours, puis 8 jours vers Tindouf. Chaque nuit cette jeune femme ne rata aucune occasion pour se faire belle afin de séduire son sauveur qui finit inévitablement par tomber sous son charme et lui demanda sa main en mariage. Elle accepta et devint sa femme à la surprise générale de ses employés et ses serviteurs. Le mariage fut consommé durant le voyage, et la femme tomba en état de grossesse. La caravane arriva enfin à Taoudenni. Là, Al Wali laissa sa jeune épouse avec une partie de ses serviteurs et continua son voyage à Tindouf. La femme resta donc à Taoudenni avec une partie de ses serviteurs et des chameaux.
Au cours de cette période, il se passa des choses surprenantes. Chaque matin, les serviteurs d’Al Wali remarquaient qu’il manquait un chameau au troupeau. Ils ne savaient pas qui pouvait voler un chameau appartenant à Al Wali, un homme craint par toutes les tribus du Sahara. Ils décidèrent alors de surveiller le troupeau. C’est ainsi que l’impensable se produisit à leurs yeux. Chaque nuit, à l’aube, une personne enflammée, sortait de la cabane de Alwali et se dirigeait vers le troupeau de chameaux. Cette forme enflammée attrapait un chameau par le cou et l’engloutissait. Ensuite elle revenait vers la cabane et y disparaissait. Surpris par cette apparition et cette scène incroyable. Ils accoururent vers la cabane le lendemain et ne découvrirent que la jeune femme en train de se peigner les cheveux. Une nuit ils décidèrent de la surveiller. A l’aube, la forme enflammée sortit de la cabane et se dirigea vers le troupeau de chameaux. Elle attrapa le plus gras et l’engloutit d’un seul coup, puis revint vers la cabane. Là, les serviteurs commencèrent à se poser des questions sur la nature réelle de cette femme. Est-elle vraiment une femme, un être humain ou une femme djinn ? Ils se rappelèrent alors de l’endroit où elle leur apparut, de la peur du chameau qui fuyait dans toutes les directions sitôt qu’elle s’approchât de lui et de l’immensité du désert dans lequel elle leur apparut. Ils décidèrent de déplacer le troupeau de chameau ailleurs pour le protéger de cette femme parce qu’ils étaient convaincus qu’il ne pouvait s’agir que d’une djinn. Depuis cette nuit, ils ne virent plus rien jusqu’au retour de leur maitre. A son retour de Tindouf, Al Wali apportait d’énormes marchandises achetées sur le marché de Tindouf et Gleymime. Après quelques jours de repos, ils s’apprêtèrent à reprendre le chemin du retour vers Tombouctou. A la veille du départ, l’un des serviteurs d’Al Wali, vint le voir dans sa cabane et attendit que la dame s’absente pour lui raconter ce qui s’est passé et ce qu’ils ont vu, c'est-à-dire la forme enflammée qui sortait chaque nuit de la cabane et qui allait avaler un chameau complet pour revenir se recoucher dans la cabane. Al Wali ne crut pas ses oreilles et resta longuement à réfléchir avant que tout ne soit clair. Il comprit enfin pourquoi il a rencontré cette créature en plein désert, l’absence totale de son campement, la folie du chameau qui ne voulait pas la porter et sa beauté foudroyante qui l’a séduit, lui qui ne voyait pas les femmes.
Il demanda à ses serviteurs de garder le silence et de faire comme si de rien n’était pendant tout le voyage de retour. Au jour indiqué, la caravane, chargée de sel gemme s’ébranla en direction de Arawane et de Tombouctou. Au Huitième jour de voyage, Al Wali décida de se séparer de la femme djinn, parce qu’il avait observé et vu que chaque nuit cette femme djinn, avalait un chameau. Une nuit donc, pendant qu’elle dormait près de lui, il réveilla ses compagnons et chargèrent précipitamment leurs chameaux et s’en allèrent laissant la femme djinn endormie seule dans le désert. Ils pressèrent le pas toute la matinée sans s’arrêter pour bivouaquer. Au petit soir, pendant qu’ils continuaient leur voyage, un vent violent se souleva devant eux. Le tourbillon les aveugla et les obligea à s’arrêter. En cette période de l’année, il ne pouvait avoir de bourrasque dans le désert. Al Wali comprit tout de suite qu’il ne pouvait s’agir que de la femme djinn, parce qu’en cette période de l’année, il n y a pas de vent de poussière dans le Sahara. Il cria à ses serviteurs d’arrêter la marche, de mettre les chameaux à terre rapidement, de les décharger et de les placer en cercle autour des barres de sel. Il sauta de son chameau et retira son fusil de son fourreau accroché au flanc de sa selle. Il le chargea et se mit devant sa caravane face au tourbillon qui se dressait devant lui. Il récita des versets de Coran et cracha dans la direction du tourbillon. Le tourbillon s’affaissa alors et apparut la femme djinn, nue les cheveux au vent, longue de plus de trente coudées du sol. De ses yeux rouges coulaient des larmes de sang. Chacun des poils de ses cheveux se terminait par une tête de serpent. Sa peau est recouverte d’écailles et ses pattes étaient palmées semblables à des pattes de vautour ; ses dents sortaient de son museau et sont des crocs de chien. La bave qui coule de sa gueule est brulante et ses oreilles sont celles d’un âne gigantesque. Elle souffla dans sa direction, un faisceau de flammes. Il ne bougea pas. Elle souffla encore plus fort dans sa direction tentant de l’impressionner ou de le désarçonner, rien n y fait. Al Wali est toujours debout le doigt sur la gâchette, son fusil braqué sur cette immense créature qui tentait de lui faire peur. Derrière lui, les serviteurs tremblaient, tentant de maitriser les chameaux affolés par les cris stridents de la djinn. Le Face à face dura plusieurs minutes entre l’homme et la diablesse, se regardant, elle crachant son souffle chaud, et lui récitant des versets de Coran qui détruisaient toutes les astuces de la djinn. Au coucher du soleil, la femme djinn lasse et battue, disparue subitement dans un nuage de poussière en direction du Nord. Les hommes reprirent leurs esprits et Al Wali ordonna que la caravane passe la nuit ici. Toute la nuit, les hommes se racontaient cette scène invraisemblable et le comportement étonnant de la femme djinn qui a vécu avec eux pendant près d’un mois. Toute la nuit, Al Wali récita le Coran et assura lui-même la garde de sa caravane de peur que la diablesse ne se manifeste encore. Il n’en fut rien. Tôt le lendemain, les hommes chargèrent le sel et la caravane reprit son voyage en direction de Tombouctou. A Tombouctou tout le monde apprit la nouvelle et l’histoire fut racontée plusieurs fois et reprises par les conteurs.
Un an plus tard, vint le jour du départ de la caravane de sel vers Taoudenni. Al Wali et ses hommes chargèrent comme d’habitude leurs chameaux et préparèrent leurs provisions pour le long et périlleux voyage qui les attend.
La caravane reprit le chemin de Taoudenni. Après plusieurs jours de marche on arriva aux mines de sel sans trop de problèmes. Al Wali continua comme d‘habitude son voyage vers Tindouf et le DRA, et revient après quelques semaines, les chameaux chargés de tissus, d’épices, de thé de sucre, de tapis et autres maroquineries. Les serviteurs chargèrent le sel et la caravane reprit son voyage de retour vers le Sud. Après quelques jours de voyages, arrivés près de l’endroit où leur apparut la jeune femme djinn, l’énorme tourbillon se leva devant eux, les couvrant de poussière. La caravane s’arrêta net et Al Wali sauta à terre. Il comprit tout de suite qu’il ne pouvait s’agir que de la diablesse. Les serviteurs disposèrent immédiatement les chameaux en cercle en les accroupissant. Le tourbillon se dressa à nouveau à quelques dizaines de mètres attendant quelque chose. Al Wali prit son fusil, le chargea et s’avança dans sa direction. Lorsqu’il fut à quelques mètres, il commença à réciter les versets qui désagrégeaient les djinns. Le tourbillon s’affaissa aussitôt, et apparut la femme djinn dans son halo lumineux, complètement nue tenant dans chacun de ses bras une fillette. Les deux fillettes se ressemblaient comme deux gouttes d’eau. Elles étaient jumelles. La Femme djinn cria si fort que son cri effraya les hommes et les bêtes qui coupèrent les entraves et se dispersèrent dans la nature. Les versets de l’homme lui brulent le corps et n’en pouvant plus, elle jeta les deux filles à terre, et s’envola dans les airs. Al Wali comprit qu’il s’agissait de ses filles. Il s’approcha d’elles et les prit dans ses bras. Les serviteurs revinrent plusieurs heures après avoir regroupé le troupeau. On chargea les chameaux et la caravane reprit la route. On confectionna deux petits palanquins pour les petites filles qu’on installa sur le dos d’un chameau. Quelques jours plus tard, le chameau qui transportait les filles montrait quelques signes de faiblesses. Il se tortillait de douleurs et ne cessait de crier. Les serviteurs s’approchèrent et découvrirent une grande surprise. La bouche de l’une des fillettes et ses mains étaient tachées de sang. Le dos du chameau saignait abondamment. Ils soulevèrent les deux fillettes et découvrirent une énorme surprise. L’une des filles plantait ses griffes dans le fond du palanquin, le perça et enfonça ses griffes dans la chair du chameau qu’elle mangeait. L’autre est sagement assise et restait tranquille. Ils appelèrent leur maitre. Al Wali arriva et vit la scène. Il comprit aussitôt que l’une des filles est djinn et que l’autre est humaine de par leur attitude. On changea de chameau et le voyage continua. Au crépuscule du même jour, au moment où le soleil s’apprêtait à se coucher à l’ouest, Al Wali arrêta la caravane, et descendit de chameau. Il marcha quelques mètres et s’assit par terre. Il tira son chapelet et approcha son fusil qu’il chargea. Il se mit alors à réciter de versets coraniques qui étaient un appel aux Djinns. Al Wali est lui-même un grand détenteur de sciences occultes et maitrisait un grand nombre de djinns qu’il utilisait par la force des sciences. Après quelques minutes de récitation, l’énorme tourbillon se profila à l’horizon. Il se déplaçait lentement vers l’homme assis tranquillement une main tenant son chapelet et l’autre brandissant le fusil. Le tourbillon arriva près de lui et s’immobilisa. La femme djinn apparut, cette fois-ci, dans sa forme humaine. Elle marcha vers lui et s’arrêta à quelques mètres sous l’emprise des versets. Al Wali lui intima l’ordre de reprendre sa fille djinn et de s’en aller pour toujours. Elle accepta mais lui demanda une faveur dans le seul but de protéger sa descendance. Elle lui dit :
- Mon cher époux, je reprendrai la fillette qui a pris la forme des djinns et tu garderas celle qui est humaine. Tout ceci n’est que la volonté d’Allah et mon amour pour toi. Je resterai à tes cotés tant que tu auras besoin de moi. Je ne te ferai aucun mal et je veillerai sur toi parce que depuis que tu m’as épousée, tu m’as bien traitée. Aucun autre démon ne vous fera aucun mal. Cependant pour ta protection et pour celle de notre descendance parce que nous partageons des enfants, je te demanderai trois faveurs :
- La première, toi et toute ta descendance, devez vous interdire le transport de tabac dans vos bagages au cours de vos voyages ;
- Vous ne devez sous aucun prétexte, utiliser l’encens appelé communément « al bakhara » ;
- Vous ne devez traiter un malade mental ou un fou touché par les djinns que si vous en faites payez le prix, sinon vos enfants en pâtiront. Soit ils deviennent fous, ou indigents.
Al Wali accepta et s’engagea à respecter le pacte conclu avec la femme djinn. Alors elle avança lentement vers ses deux fillettes qu’elle serra longuement contre elle avant de déposer celle qui est humaine et de repartir avec l’autre fille dans son tourbillon de vent en jetant dans les airs, son cri strident. Al Wali revint vers sa caravane, et raconta à ses compagnons son échange avec la femme djinn. Les hommes passèrent la nuit dans cet endroit et la caravane reprit le lendemain sa route vers Tombouctou.
Les fils d’Al Wali jusque dans un passé récent, traitaient et guérissaient les malades touchés par les djinns. Le plus réputé parmi eux est sans doute Alamine Al Wali et, dans une moindre mesure, son frère El Béchir Al Wali. Leurs cousins djinns continuent de veiller sur eux.
Cette histoire vraie de bout en bout, m’a été racontée par Ma mère Feu Fatma mint Mohamed Rahal, petite fille de Al Wali par sa mère Moyma mint Abdallahi Ould Al Fireck, paix à leurs âmes.
Voila le pacte qui lie toute la famille Al Fireck aux djinns. Je me rappelle récemment encore, d’histoires désagréables dans certaines familles Fireck ou apparentées aux Fireck pour n’avoir pas respecté ce pacte.
Ps : D’autres versions de cette histoire sont racontées par d’autres familles à quelques différences près, mais très minimes.
Mohamed Ould sidi Mohamed (Moydidi)
El Mokhtar Ould El Wali
El Mokhtar Ould El Wali est né un jour de l'année 1894 à Tindouf dans une famille nombreuse de la tribu Tejakanet d’Algérie. Lorsqu’il atteint l'âge de 30 ans, il rejoint son père, à Tombouctou au Soudan français, après avoir parcouru le Dra`, le Tafilalet et le Sahara. Après quelques années passées à Tombouctou, El Mokhtar déménagea à Gao et s’y installa. C’est là dans cette ville qu’en Novembre 1954, il décidera de s’engager dans la lutte armée que mène le front de libération national d’Algérie (FLN) contre la colonisation française. En collaboration étroite avec les autorités de l’époque en l’occurrence Le Gouverneur de région Bakara Diarra, et le Ministre Madera Keita, El Mokhtar recevait dès 1961, les combattants algériens et les hebergeait. Il recevait ses instructions d’Alger, qu'il mettait en œuvre avec succès, avec tact et efficacité, et il gardait ses contacts avec les moudjahidines, de la lutte de libération. Il n'a cessé de se battre jusqu'à la déclaration officielle de l'indépendance de la République algérienne démocratique et populaire le 05 Juillet 1962. Il recevra plus tard, à titre posthume une médaille de reconnaissance que lui décerneront les autorités algériennes après l’indépendance. El Mokhtar est considéré jusqu’à sa mort en 1981, comme l'homme de référence, le décideur et le patriarche de sa communauté. Il est fermement attaché à ses valeurs, à son islam et à sa tribu qu'il a si bien représentée et servie pour son aura et sa dignité.
Un autre jekani malien, Sidali Ben Bara, contribuera et prendra une part active, depuis Gao, à la lutte de libération du peuple Algérien.
Honorable Boubacar el Moctar Ould El Abd
Boubacar el Moctar Ould El Abd Est un arabe malien vers 1915 à Tombouctou. Il est issu de la grande tribu des tejekanites. Boubacar El Moctar était commerçant comme tous les arabes provenant de Tindouf. L’Homme a pris une part active à la lutte contre la présence coloniale en Algérie net au Maroc et entretenait des contacts discrets avec ces deux mouvements du FLN algérien et de l’Istighlal au Maroc. Avec son ami et compagnon Mohamed Ould Khattra il organisait des voyages fréquents vers le Nord et échangeait avec les combattants algériens et marocains étant à cheval sur les deux pays dont il est originaire. Au Soudan Français Boubacar s’occupait de ses activités et entretenait de bons rapports avec les nouvelles autorités maliennes. C’est ainsi qu’il sera décoré de la médaille d’or de l’indépendance avec effigie « abeilles » par le Président Modibo Keita en 1962. Boubacar déménagera plus tard à Gao où il passera quelques temps comme caissier à la Somiex avant de se présenter aux élections législatives et sera élu député à l’assemblée nationale du Mali en 1962. Dépité par les coups bas et les ruses de la classe politique d’alors alors à cause de ses racines arabes, il démissionnera de la députation et s’occupera de ses propres affaires. Il créera alors la coopérative de consommation de Saneye dont il assura la présidence. Il créera plus tard la coopérative des maraichers de Gao et en assurera à la présidence de 1975 à 1990. Boubacar Elmoctar est un paysan dans le sang et consacrera toute sa vie au maraichage. Il possède une boutique au quartier Saneye et y vend les semis détenant le monopole de la fourniture exclusive des semences de toute sorte de plantes maraichère dans la région. Il est lui-même opérateur économique de Gao. Sur un tout autre plan Boubacar Elmoctar est un fervent musulman croyant pieux et c’est pourquoi, il sera désigné Président de la sous section de l’AMUPI (Association malienne des ulémas et du progrès de l'islam) de Gao. Au crépuscule de sa vie Boubacar El Moctar assura la présidence d’honneur de la communauté jekani du Mali.
Mohamed Ould Mohamed Najim
Monsieur Mohamed Ould Mohamed Najim est issu de la tribu des tejekanites (Awlad Sidi El Wafi). Il est né vers 1934 à Goundam en pays Kel Antessar. Il obtient son certificat d’études primaires à Goundam. Admis au lycée Terrasson de fougères, actuel lycée Askia Mohamed, il y décrocha son BEPC en 1951. D’abord instituteur, il gravit rapidement les échelons. Déjà en 1959, il est chef de subdivision d’Ansongo. En 1961 il est nommé Commandant de cercle à Kidal. Il est nommé ensuite commandant de cercle à Niafounké en 1963, Niono en 1967, Contrôleur d’Etat en 1968.
De 1968 à 1970 il est attaché au Cabinet du Ministère de la défense de l’Intérieur et de la sécurité. Il passera 2 ans à l’I C A E F en qualité d’inspecteur avant de prendre la direction administrative de la Somiex puis de la SONAT de 1978 à 1980. De 1981 à 1983 il est nommé inspecteur en chef au Ministère des travaux publics. En Aout 1983 il est Directeur de cabinet du Ministre de l’Intérieur puis Inspecteur en chef du même Département en 1988.
Au plan politique, Mohamed Ould Mohamed Najim est membre de la commission politique du B.E.C (Bureau Exécutif Central de l’U.D.P.M) depuis 1983. Il est décoré Chevalier de l’Ordre National le 13 Mai 1967, puis Officier de l’Ordre National en septembre 1973.
Ahmed Deguena Baby :
Ahmed Deg-na Ould Abdallahi Ould Mohamed Lemine, plus connu sous le nom de DEG-NA Baby, est un cadre arabe malien. Il marqua d’une empreinte indélébile l’histoire de la communauté arabe du Mali et son intégration dans le giron national. Issu de latribu tejekanites du Mali, DEG-NA est né en 1942 à Tombouctou. A l’âge de 7 ans il fut inscrit à la medersa de Tombouctou où il suivra les cours franco-arabe. En 1955, un de ses cousins et ami proche de son père, Mohamed Ould Mohamed Najim, instituteur à l’époque à Tombouctou, vint le chercher et l’emmena à Goundam rejoindre son père. Il passera son C.E.P à Goundam en 1957, et ira au collège de Diré où il obtient son BEPC en 1960. Entre 1961 et 1964, il suivra les cours de l’école nationale des travaux publics à Bamako. Il décrocha son diplôme en 1964 et commença à travailler aux travaux publics il participera ensuite au concours d’ingénieur et obtient son diplôme d’ingénieur. Il sera affecté au bureau régional de Mopti. Ahmed Deguena servira loyalement son Pays en se déplaçant au gré des affectations. Il servira à Mopti, puis Douentza, ensuite Sikasso où naquirent ses fils : Idrissa, Abderrahmane et Abdallah. Ce sera plus tard Bamako, puis Diré où il passera une longue période avant de retourner à Bamako. Apolitique, Ahmed Deguena passera toute sa vie professionnelle à servir son Pays, éduquer et former ses enfants aux valeurs de bonne conduite, l’amour de la patrie, les vertus d l’Islam et au goût du travail bien fait. Au cours de sa carrière Deguena encadrera ses jeunes collègues des T.P, et soutenait les jeunes ressortissants du Nord. Il accueillait et hébergeait chez lui de dizaines de jeunes étudiants désœuvrés, ou confiés à lui, par leurs parents. Il réserve une attention particulière à ses amis très nombreux qu’il soutenait moralement et matériellement et dont il partage les joies et les peines. Depuis son départ à la retraite en 2007, DEG-NA se consacra à ses occupations favorites : sa famille et ses prières.
Diallo Dr Deydiya mint Mohamed Khattra
Diallo Deydiya mint Mohamed Khattra, née en 1957 à Tombouctou, est une femme politique malienne. Elle fut ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle dans le gouvernement formé par Cheick Modibo Diarra le 20 août 2012, puis ministre du l’Emploi et de la Formation professionnelle au sein du gouvernement Diango Cissoko jusqu'au 8 septembre 2013.
Docteur en pharmacie, diplômée de l'École nationale de médecine et de pharmacie de Bamako, elle a servi à la Pharmacie populaire du Mali comme chef de division.
Ancienne présidente de l’ordre des pharmaciens du Mali, elle milite dans beaucoup d’associations de bienfaisance. Mme Diallo Deydiya Mahamane Khattra parle le français, l’arabe, le songhaï, le bambara et l’anglais.
---oOo---
Monsieur Maouloud Ben Khattra :
Maouloud Ben Khattra fut ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, après plus de 30 ans de lutte pour la défense des intérêts collectifs des travailleurs maliens. L’homme a été titulaire du portefeuille de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Sa première activité professionnelle se situe en 1985 à Téninkou, où il adhère au Syndicat national pour l’éducation et la culture (SNEC) et devient secrétaire général de l’Union locale des travailleurs. Son adhésion à ces groupements lui ouvrira un long parcours de lutte syndicale au cours duquel il est élu en octobre 1995, après son affectation à Bamako, secrétaire général du comité SNEC de Djélibougou et de la sous-section de la Commune I.
En 1996, il fait son entrée au Bureau exécutif national du Syndicat national de l’éducation et de la culture (BEN/SEC) en qualité de secrétaire chargé des revendications et à la propagande. Il a participé à plusieurs séminaires, dont les rencontres de haut niveau de la Fédération canadienne des enseignants, celles de la Fédération des enseignants de France et celles de l’International de l’éducation avec sa branche africaine. Du côté SNEC, il a participé à plusieurs formations et séminaires à Niamey, Ouagadougou, Cotonou, Dakar, Accra, Lomé et Abidjan, entre autres. En 2002, Maouloud Ben Khattra a participé à une formation de 45 jours sur la théorie et les pratiques syndicales à Bruxelles avec la Fédération générale des travailleurs de Bruxelles.
En 2003, il entre à la Faculté des sciences juridiques et politiques pour renforcer ses capacités en droit du travail. En 2004, on le retrouve à l’école de la CFDT à Paris dans le cadre d’une formation. Entre 2004-2006, il est à la tête d’un vaste programme de formation sur la négociation collective des droits humains des travailleurs. En 2007, Maouloud Ben Kattra fait son entrée au conseil d’administration de la Caisse des retraités du Mali et au FAFPA, où il est 2è vice-président du conseil d’administration.
Il est aussi titulaire d’un DEUG et d’une licence en droit public. En plus d’être secrétaire général du SNEC du bureau issu du 12è congrès ordinaire de 2013, il est aussi 1er secrétaire général adjoint de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et 1er secrétaire du Conseil économique, social et culturel (CESC). Supprimer les publicités sur ce site pendant 1 an
|